lundi 24 mars 2008

Musée de la Solidarité Salvador Allende




Dans l’entrée du musée de la solidarité, une sculpture futuriste, toute de plexiglas et de néon, rend hommage à Salvador Allende. Et fait un beau pied de nez à la CNI ! La police secrète de la dictature militaire avait établi ses quartiers dans cette même maison, au 475, calle Republica. Dans cette belle demeure des années 20, le musée est enfin chez lui, après 35 ans d’une histoire tumultueuse.
En 1971, un groupe d’artistes internationaux, au nombre desquels le poète Louis Aragon, se rencontrent au Chili. Ils décident de faire don de leurs œuvres au pays, en signe de solidarité avec l’expérience socialiste. En deux ans, plus de 700 œuvres seront ainsi récoltées. Salvador Allende inaugure le musée de la Solidarité en 1972. Quelques mois plus tard, le coup d’Etat met fin à l’expérience. Enfin, presque. Car un peu partout dans le monde, artistes et exilés chiliens se regroupent pour continuer la collecte des œuvres. Des Musées de la Résistance s’ouvrent dans plusieurs pays. Tous s’engagent à envoyer les pièces au Chili, une fois la démocratie rétablie. C’est chose faite en 1990. Le "Museo de la Solidaridad" renaît de ses cendres, sous la houlette du président Aylwin. Mais il y a quelques années, le bâtiment de la rue Herrera commence à donner des signes de vieillesse. D’où la décision de déménager le musée à Republica, dans un édifice complètement rénové par l’architecte Miguel Lawner.

En 1971, un groupe d’artistes internationaux, au nombre desquels le poète Louis Aragon, se rencontrent au Chili. Ils décident de faire don de leurs œuvres au pays, en signe de solidarité avec l’expérience socialiste. En deux ans, plus de 700 œuvres seront ainsi récoltées. Salvador Allende inaugure le musée de la Solidarité en 1972. Quelques mois plus tard, le coup d’Etat met fin à l’expérience. Enfin, presque. Car un peu partout dans le monde, artistes et exilés chiliens se regroupent pour continuer la collecte des œuvres. Des Musées de la Résistance s’ouvrent dans plusieurs pays. Tous s’engagent à envoyer les pièces au Chili, une fois la démocratie rétablie. C’est chose faite en 1990. Le "Museo de la Solidaridad" renaît de ses cendres, sous la houlette du président Aylwin. Mais il y a quelques années, le bâtiment de la rue Herrera commence à donner des signes de vieillesse. D’où la décision de déménager le musée à Republica, dans un édifice complètement rénové par l’architecte Miguel Lawner.


Une collection de 2800 œuvres


Un projet de plus d’un million d’euros, que la région Ile-de-France a financé à hauteur de 40%. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’une coopération vieille de dix ans entre l’IDF et la région métropolitaine de Santiago. Initié il y a un an et demi à l’occasion d’une rencontre avec Isabel Allende, la fille du président, le projet tient particulièrement à cœur à Jean-Paul Huchon, venu spécialement à Santiago pour l’inauguration. Le président socialiste de la région se trouvait en effet dans la capitale chilienne le 11 septembre 1973, avec un groupe d’étudiants socialistes. « Pour un militant de gauche, c’est un souvenir ineffaçable. Pour nous, il y a eu Jaurès, Blum et Allende », a-t-il déclaré.


Le musée s’étend désormais sur 1.800 mètres carrés. Pour l’instant, seules 88 des 2.800 œuvres léguées par la Fondation Allende sont exposées au public. Elles dressent un véritable panorama de l’art contemporain mondial, des années 1950 aux années 1980, de Joan Miro à Antoni Tapies en passant par Pierre Soulages.



Emmanuelle Michel

samedi 22 mars 2008

vendredi 21 mars 2008

ALLENDE PAR NERUDA


Le président Salvador Allende et le poète Pablo Neruda
Mon peuple a été le peuple le plus trahi de notre temps. Du fond des déserts du salpêtre, des mines du charbon creusées sous la mer, des hauteurs terribles où gît le cuivre qu'extraient en un labeur inhumain les mains de mon peuple, avait surgi un mouvement libérateur, grandiose et noble. Ce mouvement avait porté à la présidence du Chili un homme appelé Salvador Allende, pour qu'il réalise des réformes, prenne des mesures de justice urgentes et arrache nos richesses nationales des griffes étrangères.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

Salvador ALLENDE dans un MEETING DU PC AVEC Pablo NERUDA

Partout où je suis allé, dans les pays les plus lointains, les peuples admiraient Allende et vantaient l'extraordinaire pluralisme de notre gouvernement. Jamais, au siège des Nations unies à New York, on n'avait entendu une ovation comparable à celle que firent au président du Chili les délégués du monde entier. Dans ce pays, dans son pays, on était en train de construire, au milieu de difficultés immenses, une société vraiment équitable, élevée sur la base de notre indépendance, de notre fierté nationale, de l'héroïsme des meilleurs d'entre nous. De notre côté, du côté de la révolution chilienne, se trouvaient la constitution et la loi, la démocratie et l'espoir.

De l'autre côté il ne manquait rien. Ils avaient des arlequins et des polichinelles, des clowns à foison, des terroristes tueurs et geôliers, des frocs sans conscience et des militaires avilis. Tous tournaient dans le carroussel du mépris. Main dans la main s'avançaient le fasciste Jarpa et ses neveux de Patrie et Liberté, prêts à casser les reins et le coeur à tout ce qui existe, pourvu qu'on récupère l'énorme hacienda appelée Chili. A leur Côté, pour égayer la farandole, évoluait un grand banquier danseur, éclaboussé de sang. Gonzalez Videla, le roi de la rumba, lequel, rumba par-ci, rumba par-là, avait depuis belle lurette livré son parti aux ennemis du peuple. Maintenant c'était Frei qui livrait le sien aux mêmes ennemis, et qui dansait au son de leur orchestre, avec l'ex-colonel Viaux, son complice ès forfaiture. Ils étaient tous tètes d'affiche dans cette comédie. Ils avaient préparé le nécessaire pour tout accaparer, les miguelitos, les massues et les balles, ces balles qui hier encore avaient blessé notre peuple à mort à Iquique, Ranquil, Salvador, Puerto-Montt, José Maria Caro, Frutillar, Puente Alto et autres nombreux endroits. Les assassins d'Hernan Mery dansaient avec ceux qui auraient dû défendre sa mémoire. Ils dansaient avec naturel, avec leurs airs de bondieusards. Ils se sentaient offensés qu'on leur reproche ces «petits détails».
Le président José Manuel Balmaceda Fernández
(19 juillet 1840 - Santiago † 19 septembre 1891)

président du Chili entre 1886 et 1891
Le Chili a une longue histoire civile qui compte peu de révolutions et beaucoup de gouvernements stables, conservateurs et médiocres. De nombreux présidaillons et deux grands présidents : Balmaceda et Allende. Curieusement, l'un et l'autre sortent du même milieu: la bourgeoisie riche, qui se fait appeler chez nous «aristocratie». Hommes de principes, obstinés à rendre grand un pays amoindri par une oligarchie médiocre, ils eurent la même fin tragique. Balmaceda fut contraint au suicide parce qu'il refusait de livrer aux compagnies étrangères nos riches gisements de salpêtre. Allende fut assassiné pour avoir nationalisé l'autre richesse du sous-sol chilien : le cuivre. Dans les deux cas, les militaires pratiquèrent la curée. Les compagnies anglaises sous Balmaceda, les trusts nord-américains sous Allende, fomentèrent et soulèvements d'état-major.

Dans les deux cas, les domiciles des présidents furent mis à sac sur l'ordre de nos distingués «aristocrates». Les salons de Balmaceda furent détruits à coups de hache. La maison d'Allende, avec le progrès, fut bombardée par nos héroïques aviateurs.

Pourtant, les deux hommes se ressemblent peu. Balmaceda fut un orateur fascinant. Il avait une nature impérieuse qui le rapprochait chaque jour davantage du pouvoir personnel. Il était sûr de la noblesse de ses intentions. Les ennemis l'entouraient à chaque instant. Sa supériorité sur son entourage était si grande, et si grande sa solitude, qu'il finit par se replier sur lui-même. Le peuple qui aurait dû l'aider n'existait pas en tant que force, c'est-à-dire n'était pas organisé. Ce président était condamné à agir comme un illuminé, comme un rêveur : son rêve de grandeur resta à l'état de rêve. Après son assassinat, les trafiquants étrangers et les parlementaires du cru s'emparèrent du salpêtre , les étrangers, en concessions; les représentants du cru, en pots-de-vin. Les trente deniers perçus, tout rentra dans l'ordre. Le sang de quelques milliers d'hommes du peuple sécha vite sur les champs de bataille. Les ouvriers les plus exploités du monde, ceux des zones du nord du Chili, ne cessèrent plus de produire d'immenses quantités de livres sterling pour la City de Londres.

Allende ne fut jamais un grand orateur. Gouvernant, il ne prenait aucune décision sans consultations préalables. Il était l'incarnation de l'anti-dictateur, du démocrate respectueux des principes dans leur moindre détail. Le pays qu'il dirigeait n'était plus ce peuple novice de Balmaceda, mais une classe ouvrière puissante et bien informée. Allende était un président collectif; un homme qui, bien que n'étant pas issu des classes populaires, était un produit de leurs luttes contre la stagnation et la corruption des exploiteurs. C'est pourquoi l'oeuvre réalisée par Allende dans un temps si court est supérieure à celle de Balmaceda ; mieux, c'est la plus importante dans l'histoire du Chili. La nationalisation du cuivre fut une entreprise titanique. Sans compter la destruction des monopoles, la réforme agraire et beaucoup d'autres objectifs menés à terme sous son gouvernement d'inspiration collective.

Les oeuvres et les actes d'Allende, d'une valeur nationale inappréciable, exaspérèrent les ennemis de notre libération. Le symbolisme tragique de cette crise se manifeste dans le bombardement du palais du gouvernement; on n'a pas oublié la Blitzkrieg de l'aviation nazie contre des villes étrangères sans défense, espagnoles, anglaises, russes; le même crime se reproduisait au Chili; des pilotes chiliens attaquaient en piqué le palais qui durant deux siècles avait été le centre de la vie civile du pays.

J'écris ces lignes hâtives pour mes Mémoires trois jours seulement après les faits inqualifiables qui ont emporté mon grand compagnon, le président Allende. On a fait le silence autour de son assassinat; on l'a inhumé en cachette et seule sa veuve a été autorisée à accompagner son cadavre immortel. La version des agresseurs est qu'ils l'ont découvert inanimé, avec des traces visibles de suicide. La version publiée à l'étranger est différente. Aussitôt après l'attaque aérienne, les tanks - beaucoup de tanks - sont entrés en action, pour combattre un seul homme : le président de la République du Chili, Salvador Allende, qui les attendait dans son bureau, sans autre compagnie que son coeur généreux, entouré de fumée et de flammes.

Des pompiers et de militaires retirent dans une civière le corps sans vie du président Allende

L'occasion était belle et il fallait en profiter. Il fallait mitrailler l'homme qui ne renoncerait pas à son devoir. Ce corps fut enterré secrètement dans un endroit quelconque. Ce cadavre qui partit vers sa tombe accompagné par une femme seule et qui portait toute la douleur du monde, cette glorieuse figure défunte s'en allait criblée, déchiquetée par les balles des mitrailleuses. Une nouvelle fois, les soldats du Chili avaient trahi leur patrie.

Patrie douce et dure, J'avoue que j'ai vécu, Pages 513-517 Editions Gallimard, 1975, Traduction de Claude Couffon

Salvador Allende 1

mardi 18 mars 2008

BLOG CITOYEN «UNA CALLE SALVADOR ALLENDE», LA COLLECTION D’IMAGES


Cliquez ici ou sur le titre pour suivre le lien...

« Une rue Salvador Allende »

«UNA CALLE SALVADOR ALLENDE»


« Una calle Salvador Allende » (Une rue Salvador Allende ), est une initiative de réseau sur la toile. Elle associe les internautes et les incite à participer à la constitution d’une collection d’images numériques autour du nom de l’ancien président Salvador Allende. 


Les photographies sont envoyées au webmestre par les cyber-citoyens. Le blog citoyen permet ainsi de créer un lien entre les citoyens internautes. Il peut devenir un outil efficace pour renforcer la démocratie participative, et peut présenter parfois une influence réelle sur le débat public. 

Baudrillard, qui a toujours eu le goût des formules percutantes, donne une explication psychologique des motifs qui poussent les collectionneurs à leur passion. Ce serait, dit-il, « une compensation lors des phases critiques de l'évolution sexuelle », « une régression vers le stade anal qui se traduit par des comportements d'accumulation, d'ordre, de rétention agressive. »

Il y a sans doute quelque chose de cet ordre dans toute collection. Mais la collection qui nous intéresse ici relève davantage du domaine du manque que de la compensation, manque réel d'un objet symbolique : le nom.

Dans un beau texte intitulé Allende, le poète musicien chilien Patricio Manns, soulève la question :
J'ai pêché des bouteilles dans la mer avec ton visage
 
dessiné sur d’obscurs papiers naviguant,
 
et des poèmes taillés au couteau dans les tables
 
de tavernes infinies, près de la fin du monde,
 
mais au Chili, ta patrie,
il n'y a rien qui te nomme.
C’est de cette constatation que partent les internautes réunis autour de l’initiative « Une rue Salvador Allende ». Peu de choses nomment aujourd’hui Salvador Allende au Chili, alors qu’une rue 11 de septembre traverse toujours la capitale. La carence des lieux associée à son nom empêche sa toponymie et contraste avec celle qui est développée ailleurs.

Beaucoup de places, de rues, d’écoles dans le monde entier portent aujourd’hui son nom. Ce décalage entre le Chili et le reste du monde nous amène à entreprendre un inventaire, comme lorsque l’on reçoit un héritage. L’image est une représentation autre que le réel. C’est un objet qui rend compte d’un déficit de réalité, à la fois présence et absence.

Nous essayons de raconter et de montrer ce qui existe, et que, pour des raisons géographiques, les autres ne peuvent ni voir ni connaître. Nous collectionnons donc pour essayer de combler ce manque de désignation. Cet objet symbolique qu’est le nom qui marque la frontière entre rêve et réalité, entre mémoire et oubli.

vendredi 7 mars 2008

Affiches de la Solidarité



L
e 17 mai 1972, Allende inaugure le Musée de la solidarité, né de la volonté d'un groupe d'intellectuels constitués en Comité International de solidarité artistique avec le Chili. Parmi eux, Aragon, le critique d'art Mario Pedrosa, Carlo Levi et le poète Rafael Alberti. Ils souhaitent que les artistes du monde entier manifestent leur solidarité avec le gouvernement d'Unité Populaire, en faisant don de leurs oeuvres à un futur Musée international.




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mardi 4 mars 2008

Quilapayún - La batea 1973



Quilapayún - La batea 1973

SILVIO RODRIGUEZ - « SANTIAGO DE CHILE »


Silvio Rodriguez au  Chili 1990 - « Santiago de Chile »

Pablo Milanes - Yo Pisare Las Calles Nuevamente



Pablo Milanes - Yo Pisare Las Calles Nuevamente

BRP y los artistas con Allende



BRP et les artistes avec Allende

Inti-Illimani - Alturas



Inti-Illimani - Alturas

Inti-Illimani - La Partida



Inti-Illimani - La Partida

Quilapayun - El pueblo unido jamas sera vencido



Quilapayun - El pueblo unido jamas sera vencido

Los lentes de Allende



Manuel Garcia - SCD Bellavista (27-01) - Lentes de Allende

« 100 ANS, 1000 RÊVES »

Isabel Allende Bussi, fille de l’ancien Président,
inaugure à Santiago du Chili les célébrations du Centenaire
100 ans pour Salvador Allende, 1000 rêves pour le Chili
C'est avec ce slogan que la Fondation Salvador Allende a donné mercredi, lors d'une cérémonie à ciel ouvert, le coup d'envoi des célébrations qui doivent mener au 100e anniversaire de la naissance de l'ex-Président chilien, le 26 juin 2008.  
Pendant un an, vont se succéder des expositions d'art contemporain, un grand concert réunissant des artistes du monde entier, un colloque sur le «socialisme du XXIe siècle», ou encore la création d'un «Mur des Rêves», composé de vœux anonymes inscrits sur des petits papiers de couleur. Première étape de cette année de commémoration, la cérémonie rassemblait devant la Moneda, le Palais présidentiel chilien, plusieurs centaines d'anonymes, des artistes, mais aussi des membres du gouvernement de Michelle Bachelet, ainsi que d'anciens collaborateurs d'Allende.


Après avoir écouté le chanteur Manuel Garcia et sa chanson «Lentes de Allende» (les lunettes d'Allende), le public a regardé la député socialiste, fille du mandataire défunt, Isabel Allende, et des enfants des quartiers pauvres qui l'accompagnaient retirer le drap qui cachait la sculpture de l'artiste chilien Carlos Altamirano. Cette œuvre de plus de 2,5 m de haut, et 5 m de long, placée pour l'occasion face à la Moneda, représente les lunettes de Salvador Allende.

Les lunettes brisées du 11 septembre 1973

Une symbolique forte, puisque cette paire de lunettes brisée est le seul objet lui appartenant retrouvé dans les ruines du Palais présidentiel après le bombardement des sbires de Pinochet, le 11 septembre 1973.

Cette œuvre, qui n'a pas de nom, puisque l'artiste n'a pas voulu la nommer, représente le «Nunca más!» (Jamais plus!). Jamais plus de dictature, jamais plus de violations des droits de l'Homme. Et jamais plus le sacrifice d'un Président qui fut loyal envers son peuple» a déclaré Isabel Allende dans son discours. Un travail de mémoire qui lui tient à cœur, comme elle l'a expliqué à Rue89, dans un français parfait «mais qu'elle ne pratique pas assez».

lundi 3 mars 2008

Salvador Allende TV Vénézuéla 2006

FRISE CHRONOLOGIQUE DE SALVADOR ALLENDE












Laura Gossens Uribe et Salvador Allende Castro, les parents de Salvador Allende

1908 :
Naissance de Salvador Allende Gossens à Valparaiso le 26 juin. Ses parents, Salvador Allende Castro et Laura Gossens Uribe, étaient avocats et notaires, militants du Parti Radical.

Salvador Allende à quatre ans et demi
1925 :
Il fait son service militaire en tant que volontaire au régiment Coraceros à Vina del Mar, il demandera sa mutation au régiment de Lanceros à Tacna.

1926 :
Il entre à l’Ecole de Médecine de l’université du Chili à Santiago.

1930 :
Vice président de la fédération des Etudiants du Chili, il participe activement dans la lutte contre la dictature de Carlos Ibanez del Campo. Il est emprisonné.

1931 :
Membre du Conseil Universitaire, représentant des étudiants. Il est temporairement expulsé de l’Université, mais il est vite réintégré en raison de ses excellentes qualifications et car il lui manquait quelques mois pour terminer ses études.
1932 :
Il termine ses études et rejoint son père malade à Valparaiso. Pendant son internat de médecine, il rédige son mémoire Hygiène mentale et délinquance.
Après la courte expérience de la République socialiste et des persécutions contre le camp progressiste, il est emprisonné. Son père décède durant cette période. Sur sa tombe, le jeune médecin jure de lutter sa vie durant pour la liberté du Chili.


1933 :
Il obtient son titre de médecin, et après plusieurs essais il obtient le poste d’anatomopathologiste. Le 19 avril il participe à la fondation du Parti Socialiste du Chili, à Valparaiso.
1935 :
Rédacteur du «Boletin Medico de Chile». Il crée la Revue Médical de Valparaiso.
1936 :
En Mars il participe à la création du Front Populaire et il assume le poste de Président Provincial à Valparaiso.
1937 :
Il est élu député par les provinces de Quillota et Valparaiso (1937 – 1939). Il est également élu Sous-secrétaire général du parti Socialiste.
1938 :
Le Front Populaire annonce la candidature de Pedro Aguirre Cerda aux élections présidentielles. Allende est son chef de campagne à Valparaiso.
1939 :
Dans la nuit du tremblement de terre de Chillan (25 janvier), il rencontre Hortensia Bussi Soto, professeur d’histoire à Santiago, qui deviendra son épouse. En septembre il renonce à sa fonction de député pour assumer le ministère de la Santé, de Prévision et d’Assistance Sociale sous la présidence de Pedro Aguirre Cerda (1939 – 1942). Il écrit son livre «La réalité médico-sociale chilienne».
1940 :
Il obtient le prix Van Buren pour son œuvre «La réalité médico-sociale chilienne». Il présente à l’Assemblée National un projet de loi qui créa la Sécurité des Accidents du Travail. Il épouse Hortensia Bussi Soto.

1941 :
Il organise la première Exposition Nationale de l’Habitation et l’installe en plein milieu de l’Alameda. Il voyage aux Etats Unis pour assister à la réunion de l’Association Américaine de la santé Publique.
1942 :
Il renonce au Ministère pour pouvoir assumer le rôle de Secrétaire Général du Parti Socialiste du Chili.
1945 :
Il est élu Sénateur par les provinces de Valdivia, Llanquihue, Chiloé, Aysen et Magallanes.
1947 :
Le Parti Socialiste se divise, et Allende intègre le Parti Socialiste Populaire. Il vote au sénat une loi contre la Défense Permanente de la Démocratie, connue sous le nom de « loi maudite ».
1948 :
Il se solidarise avec le Maréchal Tito et condamne la politique soviétique en Yougoslavie : «Chaque peuple est libre de choisir son propre chemin vers le socialisme»
1949 :
Il devient Président du Collège Médical chilien (1949-1963).
1952 :
Le Front du Peuple le présente comme candidat aux élections présidentielles. Il présente au sénat, avec Elias Lafferte, un projet de loi portant sur la nationalisation du cuivre.
1953 :
Il est élu Sénateur par Tarapaca et Antofagasta. Il fait un voyage en Chine.
1954 :
Il voyage en France, en Italie, en U.R.S.S et en Chine. Il devient le Vice Président du Sénat.
1955 :
Il dénonce au Sénat l’intervention des troupes soviétiques en Hongrie, il défend un «socialisme aux bases libertaires et respectant le principe de la libre détermination des peuples, quelque soit le pays en question».
1957 :
Le Parti Socialiste Populaire et le Parti Socialiste Chilien s’unifient et constituent, avec le Parti Communiste, le Front d’Action Populaire. Le FRAP proclame sa candidature présidentielle.
1958 :
Il perd l’élection face à Jorge Alessandri.
1959 :
Il assiste à la prise du pouvoir de Romulo Betancourt au Venezuela. Il voyage à Cuba en signe de solidarité avec la révolution cubaine. Il s´entretient avec Fidel Castro, Ernesto «Che» Guevara et Camilo Cienfuegos.
Avec sa mère Laura Gossens Uribe
Elle décèdera en 1964.


1960 :
Il appuie la dramatique grève des mineurs qui s’arrêtent de travailler pendant plus de trois mois. Il parcourt tout le sud du pays, affecté par les tremblements de terres du mois de mai. Il présente plusieurs projets de lois en faveur des victimes du désastre.
1961 :
Il est élu sénateur par Valparaiso et Aconcagua. Il voyage à Punta del Este (Uruguay) et il dénonce, avec le Che, le «caractère propagandiste» de l’Alliance pour le progrès.
1963 :
La Convention du FRAP le désigne de nouveau comme candidat aux élections présidentielles.
1964 :
Il est battu par Eduardo Frei Montalva. Mais Allende obtient tout de même près d’un million de suffrages. Il s’oppose catégoriquement à la «chilenisation du cuivre» du gouvernement de Frei. Il refuse de s’aligner dans le conflit entre Moscou et Pékin : «Nous ne sommes les colons mentaux de personne».
1965 :
Allende fait plusieurs voyages en Europe et en Amérique Latine. Il est désigné comme le meilleur parlementaire par les rédacteurs politiques.
1966 :
Il devient Président du Sénat de la République Chilienne (1966 – 1969)
1967 :
Il préside la délégation du Parti Socialiste pour la célébration du 50e anniversaire de la révolution d’Octobre en U.R.S.S. Il participe à la conférence Tricontinentale de la Havane, où il propose la création de l’Organisation de Solidarité Latino-américaine, OLAS.

1968 :
Il condamne énergiquement, au Sénat, l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie : « La souveraineté de ce pays a été bafouée ». Il fait une série de voyage en République Démocratique de Corée, au Vietnam (où il a rencontré Hô Chi Minh), au Laos et au Cambodge.
1969 :
Il est élu sénateur par Chiloé, Aysen et Magallanes. L’Unité Populaire (UP) est créée, elle comprend les socialistes, les communistes, les radicaux, le MAPU, le PADENA et l’Action Populaire Indépendante ( API).

Il embrasse sa nounou Mama Rosa
1970 :
Le 22 janvier l’UP le proclame candidat aux élections Présidentielles de la République. Le 4 septembre est la date de la victoire de l’UP et d’Allende grâce à la majorité relative des voix. Le 22 octobre le Comandant en chef de l’armée, le Général René Scheider, est victime d’un attentat, et meurt trois jours plus tard.
Le 24 octobre, l’Assemblée nationale proclame Allende Président de la République.
Le 3 novembre il assume constitutionnellement la présidence de la République. Le 31 décembre il se dirige au pays depuis la mine de Lota.
1971 :
Le 11 juillet, jour de la dignité National, il signe la Loi de Nationalisation du cuivre, approuvée par l’unanimité de l’Assemblée Nationale.
1972 :
Du 30 novembre au 14 décembre il fait une tournée présidentielle. Il visite le Pérou, le Mexique, les Etats Unis, l’Algérie, l’U.R.S.S, Cuba et le Venezuela.
Il fait un discours à l’Assemblée Générale des Nations Unies : «les grandes valeurs de l’humanité ne pourront être détruites». Dans la même assemblée il dénonce les agressions internationales dont est victime le Chili. Il est ovationné pendant de longues minutes.
1973 :
Pendant les élections parlementaires de Mars, l’UP obtient 45% des votes et augmente sa représentation parlementaire. Mais même s’il n’a pas la majorité dans les deux chambres, l’accusation constitutionnelle de la droite est rendue impossible.
Très largement soutenue par le gouvernement américain de Richard Nixon, La droite chilienne intensifie sa lutte contre le gouvernement et multiplie les actions terroristes. Suite à une vaste campagne de déstabilisation, des généraux conspirateurs s'insurgent contre la république et déclenchent un sanglant putsch militaire.
Le 11 septembre, le jour du coup d'état, Salvador Allende se tue dans le palais de La Moneda, après avoir défendu les armes à la main la charge institutionnelle que son peuple lui avait confié trois ans auparavant. Il prononce son discours devenu célèbre : «Travailleurs : j'ai confiance dans le Chili et dans son destin. D'autres hommes dépasseront ce moment gris et amer où la trahison prétend s´imposer. Sachez que bientôt s'ouvriront à nouveau les grandes avenues par où passera l'homme libre pour construire une société meilleure. (…)
J'ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain, (…) et qu'il sera au moins une punition morale pour la félonie, la lâcheté et la trahison
Traduction IC

Discours

Chansons

Manuel García - Los lentes de Allende

Quilapayún - La batea 1973

Quilapayún - El pueblo unido jamás será vencido

Silvio Rodríguez - Santiago de Chile

Pablo Milanés - Yo pisaré las calles nuevamente

Inti-Illimani - Alturas

Dean Reed – Venceremos



BIOGRAPHIE

SALVADOR ALLENDE DANS 
LES ALPES FRANÇAISES, 1954
SALVADOR GUILLERMO ALLENDE GOSSENS, NÉ LE 26 JUIN 1908 À SANTIAGO DU CHILI ET MORT LE 11 SEPTEMBRE 1973 IBIDEM. IL FUT MÉDECIN ET HOMME D'ÉTAT SOCIALISTE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CHILI DU 3 NOVEMBRE 1970 AU 11 SEPTEMBRE 1973.
Président du Chili sous le gouvernement d'Unité populaire, Salvador Allende restera dans l'histoire comme le premier leader politique ayant dirigé une tentative de « transition pacifique » et dans la légalité vers le socialisme. 


Vidéos

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ALLENDE 100

Allende est devant nous, à l’horizon de nos préoccupations les plus actuelles. Malgré les mutations du monde, nous sommes et restons allendistes, c’est-à-dire fidèles à une promesse politique que les années n’ont fait que raffermir.

Beaucoup de places, de rues, d’écoles dans le monde entier portent aujourd’hui son nom et nous nous en réjouissons. Mais il est à craindre que, pour les générations futures, son action politique ne soit réduite aux lieux communs qui résument une époque : «socialisme», «révolution», «intervention américaine», «coup d’état». La célébration des quarante ans de l'Unité Populaire devrait nous permettre de retrouver, à travers cette foule de clichés, la singularité du message de Salvador Allende.

Le Chili, 1970. Un petit pays du bout du monde va susciter l’intérêt, la curiosité et l’admiration du monde entier. A la tête d’une coalition de forces de gauche, l’Unité populaire, Allende vient d’accéder au pouvoir pour réaliser un programme politique jamais vu : l’instauration progressive d’un modèle socialiste dans le cadre démocratique. Le projet est révolutionnaire, dans le sens le plus noble du mot, c’est-à-dire parfaitement nouveau. C’est «la voie chilienne au socialisme». Pas d’armes, pas de dictature, pas de soumission ; les urnes, la conscience politique du peuple, les lois. Les leçons du stalinisme semblent avoir été tirées, la guérilla comme alternative politique écartée, Allende n’avance pas en théoricien, ni en aventurier, il connaît son pays, il a été de toutes les luttes, il a derrière lui des vieux partis avec une profonde assise populaire. Son objectif est clair et peut se résumer en un mot : plus de justice sociale. La commotion sera terrible, l’opposition féroce, un grand pays comme les Etats-Unis sentira très vite grandir la menace et mettra tout en oeuvre pour l’abolir. Nous connaissons la suite. Allende mourra dans le Palais de la Moneda, pour faire comprendre aux générations futures, qu’entre la démocratie qu’il incarne et l’état d’exception qui va se mettre en place il ne saurait y avoir de continuité, mais crime, imposture et ignominie.

Le XXe siècle compte peu d’hommes politiques qui incarnent un projet d’avenir, Allende est l’un d’eux.

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dimanche 2 mars 2008

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