dimanche 26 juin 2011

LE PRÉSIDENT QUI TRAVERSE LE TEMPS

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SALVADOR ALLENDE A SON BUREAU DE LA PRESIDENCE EN 1971, AVEC JOSE TOHA, UN DE SES PRINCIPAUX COLLABORATEURS. PHOTO MAGAZINE LIFE
L’incontestable justesse de son combat et son engagement sans faille envers les plus nombreux -les plus démunis-, son attachement inébranlable à la légalité républicaine et une certaine éthique du pouvoir, lui assurent une stature politique universelle encore non surpassée.

Aux moments où les dérives d’une gestion purement mercantile de l’économie conduisent au collapse social dans plusieurs points du globe, la figure du Président Salvador Allende recouvre une surprenante actualité.
Guy Desmurs.

mercredi 1 juin 2011

Salvador Allende aurait pu être assassiné

SALVADOR ALLENDE À LA MONEDA LE 11 SEPTEMBRE 1973. PHOTO ORLANDO LAGOS
Et si les faits contredisaient la version officielle ? Une semaine après l’exhumation de la dépouille de Salvador Allende pour déterminer les véritables causes de sa mort, un document de la télévision publique chilienne fragilise la thèse officielle du suicide de l’ancien président chilien décédé après la prise de la Moneda (le palais présidentiel) lors du coup d’Etat du général Pinochet le 11 septembre 1973. Le président Allende, aurait reçu une balle avant celle de son propre fusil.

A l’origine de cette nouvelle thèse, des documents du ministère de la Défense découverts dans la maison du colonel de l’armée chilienne Horacio Ried. Ce rapport contient une expertise balistique, une expertise dactyloscopique, des témoignages des personnes ayant trouvé le corps d’Allende ainsi qu’une autopsie pratiquée sur l’ex président. Le matériel a été transmis par la chaîne de télévision chilienne, qui l’avait en sa possession, au médecin légiste uruguayen Hugo Rodríguez.

Après analyse du contenu de ces documents, cet expert, directeur du Département de médecine légale de l’Université de la République en Uruguay, pense détenir les preuves qu’Allende a été la cible de deux tirs, un tir d’une arme de petit calibre avant celui du fusil d’assaut AK-47 d’Allende.


Cette nouvelle hypothèse fait l’effet d’une bombe dans les médias latino-américains qui relaient largement l’information. Si la véracité de ces éléments était démontrée, l’enquête sur les circonstances de sa mort prendrait un nouveau tour, alors que jusqu’ici la famille d’Allende accréditait la thèse du suicide. Au-delà, l’assassinat de l’homme d’Etat réécrirait une page sombre de l’histoire chilienne. Et raviverait les traumatismes encore présents chez les Chiliens victimes de la dictature de Pinochet, de 1973 à 1990, responsable de plus de 3 100 morts ou disparus.

Pour le moment, le scénario de l’assassinat ne peut être vérifié sans les résultats de la nouvelle autopsie ordonnée la semaine dernière de l’ex chef d’Etat. Ceux-ci ne sont pas attendus avant plusieurs mois. Un laps de temps suffisamment long pour nourrir la polémique et les thèses conspirationnistes.