dimanche 29 juin 2008

Discours du Représentant Parti communiste du Chili en France, (PCCH)

-->Intervention de Fernando Valenzuela
Représentant Parti communiste du Chili en France, (PCCH)
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Chers (Chères) Ami(e)s,
Chers (Chères) Camarades,
Au moment de faire son discours à l’ONU, en décembre 1972, le Président Allende était l’une des personnalités politiques les plus prestigieuses au monde.

Les dénonciations de l’impérialisme et de l’ordre international injuste lancées par le camarade Allende sont d’une actualité absolue, d’autant plus aujourd’hui que nous vivons sous l’hégémonie d’un système économique, politique et militaire dirigé par les Etats Unis.

L’action politique visionnaire d’Allende s’est fondée essentiellement sur la confiance qu’il mettait dans le peuple. L’appui des travailleurs syndiqués à la CUT (Centrale Unique des Travailleurs), ne lui a jamais manqué.

Allende était un activiste social qui a toujours défendu les déshérités et les exclus.

Allende n’a jamais imaginé de séparer l’activité politique de la lutte revendicative des mouvements sociaux.

La cohérence révolutionnaire d’Allende se reflète dans son souci permanent d’avancer avec le peuple.

Un trait fondamental pour réussir l’avancée des masses fut sa politique d’alliances et d’unité.

L’unité, qui est d’une importance primordiale pour créer les conditions subjectives du changement, c’est-à-dire, élargir l’assise populaire qui doit culminer dans une corrélation favorable des forces sociales.

Allende s’est présenté comme candidat à la Présidence de la République en quatre occasions.

Dès 1952, pendant sa première campagne, Allende a cherché l’alliance de la classe ouvrière et des travailleurs organisés au sein de deux partis populaires : le Parti Socialiste et le Parti Communiste.

Le principal appui d’Allende durant ses quatre campagnes a été le Parti Communiste. Ceci est historique.

D’ailleurs, le Parti Communiste a été le pilier le plus solide et le plus fiable du Gouvernement de l’Unité Populaire entre 1970 et 1973, de la même façon que les relations entre Salvador Allende et le Parti Communiste ont constitué un exemple de fidélité, de confiance et d’amitié entre ces deux acteurs politiques.

Aujourd’hui au Chili, malgré les diverses et massives luttes de différentes couches sociales, on n’a pas réussi à impulser les changements dont le pays a besoin. L’obstacle fondamental est la permanence d’un système électoral unique au monde : le système binominal.

Le premier des legs d’Allende reste la lutte pour la défense et l’élargissement de la démocratie. Ce qui veut dire avant tout éliminer la loi binominale. Cette loi constitue, en effet, la plus importante barrière au progrès social au Chili. Ce système octroie le pouvoir de décision législatif à la minorité de droite. Il empêche de larges secteurs politiques et sociaux d’autres obédiences d’être représentés dans les chambres législatives, ainsi que l’expression démocratique de plus de huit cents mille (800.000) chiliens éparpillés de par le monde.

Plus généralement, la Constitution de Pinochet toujours en vigueur exclut une grande partie de la population de la vie politique.

L’approfondissement des difficultés auxquelles se voient confrontés les travailleurs sous le modèle économique néo-libéral hérité de la dictature de Pinochet, met en évidence que le projet d’Allende est encore d’actualité.

Allende nous a montré par ses idées, son engagement et sa loyauté que la seule manière d’exister est à travers les luttes.

En Amérique Latine des peuples et leurs gouvernements suivent aujourd’hui son exemple!!

Ce qui n’est malheureusement pas le cas au Chili.

Dans le cadre de l’actuelle Constitution, concrétiser le projet historique de Salvador Allende est impossible. Même si la Constitution prévoit l’organisation d’un plébiscite consultatif, l’absence de volonté politique des autorités actuelles ne permet pas d’espérer une telle évolution.

Seuls l’unité et la lutte décisive des travailleurs et de toute la société chilienne au sein d’un grand mouvement de masses, permettront les progrès démocratiques et ouvriront de grandes avenues par où pourra passer l’homme libre.

L’engagement des communistes chiliens est, comme toujours, de ne jamais faiblir dans le combat pour la création d’un Chili meilleur. Celui dont rêvait Salvador Allende.

Vive Allende ¡!

Avec Allende, nous vaincrons ¡!

Parti communiste du Chili.

Paris le 26 juin 2008

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